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75 ans de l'ONU : nos étudiantes se mobilisent

Sokunthea, Thanita et Sovan Panha se sont rendues dans les locaux de l’ONU au Cambodge. Elles y ont fait entendre leur voix en participant à l'enquête internationale initiée pour les 75 ans de l’organisation intergouvernementale. Une visite que le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports a relayé sur son compte Facebook. Elles nous ont raconté, pleines d’enthousiasme, ce jour spécial.

Pouvez-vous vous présenter ?

SPS : Je m’appelle Sovan Panha Sao, j’ai 19 ans. Je suis en deuxième année à l’Institut des Langues Étrangères (IFL) où j’étudie les Relations Internationales. J’ai choisi cette filière car je souhaitais apprendre à bien m’exprimer en public, mais je voulais surtout étudier les problématiques mondiales et ce qui nous impacte en tant qu'individus. Plus tard, je souhaiterais devenir diplomate ou travailler pour une ONG afin d’aider les enfants ou les personnes en difficulté.

TT : Je m’appelle Thanita Thol, j’ai 20 ans et je suis aussi en deuxième année de licence en Relations Internationales à l’IFL. J’ai rejoint cette filière pour améliorer mes compétences en communication, analyser et comprendre ce qu’il passe dans le monde et aider les gens dans le besoin. J’aimerais aussi devenir diplomate ou travailler pour une ONG humanitaire ou d’éducation, comme Toutes à l’École. On a reçu beaucoup de connaissances grâce à elle et on a envie de les transmettre.

SS : Je m’appelle Sokunthea Son, j’ai 20 ans et j’étudie la psychologie à l’Université Royale de Phnom Penh. J’ai choisi cette filière car j’ai moi-même souffert d’une maladie mentale et j’ai constaté à quel point il pouvait être difficile de se contrôler soi-même. Dans 10 ans, les gens seront beaucoup plus stressés ou anxieux. J’ai donc choisi d'étudier ce sujet pour aider les gens et mieux comprendre leurs maux. La psychologie touche aussi le social et les sciences, ce qui me permettra d'explorer plusieurs secteurs. J’ai deux buts principaux dans la vie : travailler en tant que psychologue clinicienne et travailler pour une ONG.

Comment avez-vous atterri au bureau des Nations Unies au Cambodge ?

TT : Le Ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports a collaboré avec les Nations Unies pour la campagne UN75 organisée à l’occasion des 75 ans de l’ONU. Il s’agit d’une enquête internationale qui tend à définir les priorités des Nations Unies pour bâtir le monde de demain. James, notre ex-professeur d’anglais de Happy Chandara, nous a envoyé l’évènement dans un groupe que nous avons en commun. Les professeurs et les étudiants étaient conviés à y participer. On y est allées car le sujet était intéressant pour nos filières respectives.

SS : Je voulais voir comment c’était de l’intérieur, comment les employés de l’ONU travaillent. Ce sont des personnes qui ont reçu une éducation de haut niveau, avec de hautes fonctions. Face à elles, j’étais impressionnée !

SPS : On voulait rencontrer de nouvelles personnes, parler ou échanger avec les représentants de cette OIG. Mais surtout, pendant le questionnaire sur les problématiques mondiales comme les droits des femmes, les violences, l’écologie, on a pu exprimer nos ressentis par rapport à la crise sanitaire du Covid-19. Ils vont pouvoir analyser ce que le monde veut et ce que l’on peut faire pour s’améliorer.

Quelles seraient vos 3 priorités pour bâtir le monde de demain après la crise du Covid-19 ?

SS : La première serait la santé mentale. Pendant le Covid-19, les gens étaient trop stressés à cause de leurs économies, leur famille, ou leur travail. En deuxième position, je mettrais les violences sexuelles. En troisième, ce serait l'environnement : on a vu que le climat changeait, qu’il y avait des déchets partout et que les animaux marins s'éteignaient petit à petit. Sans oublier la déforestation…

TT : Ma première priorité serait l’accès à l’éducation : on a pu constater que ça progresse mais qu’il y a toujours des gens qui n’ont pas la chance d’aller à l'école. Certains enfants issus de familles pauvres ne peuvent pas payer les frais de scolarité, ou doivent se rendre au milieu de nulle part pour étudier. La seconde serait l’égalité femmes-hommes car ce n’est toujours pas d’actualité. Il y a aussi l’environnement, à cause de la pollution et du changement climatique. Ça impacte aussi bien la nature que les humains.

SPS : La première serait la coopération. Avant le Covid-19, les grandes puissances économiques se battaient entre elles, notamment au niveau nucléaire. Cela a un impact négatif sur l’environnement si elles ne font pas la paix. Deuxièmement, je mettrais l’éducation. On se concentre sur les villes alors qu’en en milieu rural les personnes les plus démunies n’y ont pas accès. En dernier, je mettrais la santé : il faudrait que l’on prenne des précautions pour qu’on ne soit plus autant affectés par une pandémie. Les gouvernements devraient communiquer plus rapidement sur ces sujets. Si la Chine l’avait fait, cela aurait pu éviter des dégâts dans le monde.

Que voulez-vous passer comme message au Luxembourg et en France ?

SS : Je voudrais les remercier. Sans leur aide, nous n’aurions pas pu avoir accès aux études supérieures ni partager nos idées à travers le monde. On ne pourrait pas savoir à quel point le monde est beau et comment ça se passe à l’extérieur. S’ils le peuvent, j’aimerais qu'ils aident d'autres personnes dans les zones pauvres du Cambodge, pas que dans notre région.

TT : J’aimerais remercier les parrains pour leur aide précieuse. J’espère que la prochaine génération aura autant de chance que nous avec Toutes à l’École. J'espère que nous pourrons participer davantage à faire avancer nos sociétés.

SPS : On espère que les jeunes là-bas ont la chance de parler et de participer librement à la politique de leur pays, sans prendre le risque de se faire arrêter. Et que les habitants ne sont pas trop stressés !